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(Courbes et images suite 3 )

Les zones

Lorsque l'on corrige une aberration, on ne la supprime pas pour autant. Il subsiste habituellement des résidus qui font que l'aberration, corrigée pour une certaine valeur d'ouverture ou d'angle, réapparaît plus ou moins pour les autres valeurs. On nomme "zones" ces reliquats d'aberration, forts gênants parfois. On les mesure habituellement en millièmes de la focale.

Les auteurs anciens (antérieurs à 1970) affirment qu'il est inutile de réduire les zones en deçà de f/1000, car les aberrations d'ordres supérieurs (essentiellement 5ème et 7ème ordre) perturbent les résultats, rendant l'amélioration escomptée illusoire.

J'estime prudent de dire que si l'ouverture relative est inférieure ou égale à f/5,6, cette règle prédit une correction instrumentalement parlant parfaite. S'il les zones n'excèdent pas 3f/1000, on peut estimer qu'en est présence d'une bonne correction. De f/5,6 à f/2, cette règle s'applique encore, mais devient de plus approximative au fur et à mesure que l'ouverture augmente. Au delà de f/2, les courbes ne sont plus pertinentes face à la réalité [6] .

Les zones d'astigmatisme sont surtout indicatrices de la courbure d'image, et donnent une idée de la forme générale du point image loin de l'axe. Quant à la distorsion, elle varie avec la distance. A l'infini, une distorsion inférieure à 0,5% en bord de champ est peu visible. Inférieure à 0,2%, l'objectif est dit "orthoscopique" au sens photographique courant du terme, mais pas photogrammétrique !

L'aberration sphérique

Elle est en grande partie responsable du voile laiteux qui abaisse le contraste des objectifs lumineux à grande ouverture. Elle est d'ailleurs utilisée pour "envelopper" les images dans les objectifs "à portrait". Elle s'applique évidemment à tous les points de l'image, y compris hors de l'axe.

Grossièrement, on peut dire qu'à partir de F/11, à peu près tous les objectifs sont corrigés correctement [7] . L'aberration sphérique varie avec la distance de l'objet, et peut devenir gênante avec certaines optiques très ouvertes et à très faible distance de prise de vue (photomacrographie). C'est d'ailleurs pourquoi il n'est pas possible de transformer un objectif de microscope en objectif photographique ordinaire, et vice versa.

Si l'on ferme l'objectif de trois diaphragmes, sa valeur résiduelle est celle correspondant à la première graduation de l'ordonnée sur mes courbes. En général, elle représente moins de 10% de l'aberration totale, ce qui justifie mon choix de montrer des images pour la pleine ouverture, et pour cette ouvertture.

Les courbes correspondant aux objectifs d'ouverture supérieure à f/2,8 sont simplement indicatives.

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[6] Les aberrations d'ordres supérieurs ne sont plus négligeables, et pertrubent considérablement l'analyse des résultats.

[7] Il ne s'agit évidement pas d'un usage astronomique ou micrographique.